Athlète est-allemande
La R.D.A., on le sait depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, a fondé ses succès sportifs sur le dopage d’État. Pourquoi mentionner Ilona Slupianek au titre de l’olympisme inattendu ? Tout simplement parce qu’elle fut, en 1977, la première sportive est-allemande « officiellement » convaincue de dopage. Cinquième du concours de lancer du poids aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976, Ilona Slupianek s’imposa lors de de la Coupe d’Europe des nations en 1977. Mais elle fut contrôlée positive en octobre de la même année, et, alors que les soupçons s’accumulaient sur les performances des Allemands de l’Est, la Fédération est-allemande d’athlétisme mit en doute les résultats des analyses et évoqua une manipulation. Ilona Slupianek ne fut suspendue qu’un an, ce qui lui permit de participer aux Championnats d’Europe en 1978, et d’y remporter la médaille d’or. À l’approche des Jeux de Moscou, en 1980, elle battit deux fois le record du monde, pour le porter à 22,45 mètres. Aux Jeux de Moscou, dès son premier jet (22,41 m), elle écrasa la concurrence : la deuxième, la Soviétique Svetlana Krachevskaya ne réussit « que » 21,42 mètres. Ilona Slupianek fut encore championne d’Europe en 1982, mais ne participa pas aux Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984, en raison du boycottage décrété par les pays communistes. Elle mit alors fin à sa carrière. Par ailleurs, Ilona Slupianek siégea à la Chambre du peuple de la R.D.A.
©Pierre LAGRUE