23 juin 1894
- À la Sorbonne, à Paris, la renaissance des Jeux Olympiques est entérinée. Néanmoins, contrairement à l’idée initiale de Coubertin qui souhaitait que la première édition des Jeux Olympiques modernes se tienne à Paris en 1900 pour célébrer le siècle nouveau, on décide que la Grèce, berceau des Jeux antiques, devrait recevoir les Jeux rénovés, dont les premiers se dérouleront à Athènes en 1896.
Janvier 1895
- Le prince Constantin, avec l’aide de Dimitrios Vikelas, met en place un Comité des Jeux Olympiques présidé par Timoléon Philémon, ancien maire d’Athènes.
6 avril 1896
Cérémonie d’ouverture
- La famille royale fait son entrée sur le stade. Les ministres et les ecclésiastiques, dont le père Henri Didon, se trouvent à leur droite. À leur gauche sont installés Pierre de Coubertin, les membres du C.I.O. et les représentants des délégations étrangères. Le prince Constantin prononce un bref discours et s’adresse au roi. Celui-ci se lève et, d’une voix forte, déclare: «Je proclame l’ouverture des premiers jeux Olympiques internationaux d’Athènes.» Au centre de l’arène où ont été placées deux statues d’Hermès découvertes dans les fouilles du stade antique, l’orchestre joue l’Hymne olympique, cantate de Spyridon Samaras, sur des paroles du poète Costis Palamas.
Athlétisme
- Le premier champion olympique de l’ère moderne est un étudiant américain de Harvard, James Brendan Connolly. Venu contre le gré de ses professeurs, arrivé la veille seulement car il avait confondu les dates des calendriers julien et grégorien, il remporte le triple saut, devant Alexandre Tuffière, un Français qui vit à Athènes, et le Grec Ioannis Persakis.
7 avril 1896
Athlétisme
- L’Australien Edwin Flack remporte le 1500 mètres, devant l’Américain Arthur Blake et le Français Albin Lermusiaux.
- L’Américain Ellery Clark gagne le concours de saut en longueur, devant ses compatriotes et Robert Garrett et James Brendan Connolly.
Escrime
- En fleuret, deux Français s’affrontent en finale. Eugène-Henri Gravelotte, un étudiant de vingt ans, bat Henri Callot et devient le premier champion olympique français.
Haltérophilie
- Au travail des deux bras, Viggo Jensen (Danemark), avec 111,500 kg, les pieds fixes, l’emporte sur Launceston Elliot (Grande-Bretagne), qui soulève la même charge mais en avançant un pied. Pour le maniement d’un seul bras, Elliot prend sa revanche sur Jensen.
8 avril 1896
Cyclisme
- Le jeune Français Léon Flameng remporte la course de 100 kilomètres sur piste, en devançant le Grec Yeoryios Kolettis de 14 tours. Sur les 9 concurrents qui ont pris le départ, seuls Flameng et Kolettis ont terminé la course.
9 avril 1896
Athlétisme
- L’Australien Edwin Flack remporte le 800 mètres, devant le Hongrois Nandor Dani et le Grec Golemis. Il réalise donc le doublé le 800-1500 mètres
Escrime
- Ioannis Georgiadis, un étudiant grec, remporte la compétition de sabre devant Telemachos Karakalos, un sous-lieutenant d’artillerie grec.
Gymnastique
- La victoire du Grec Ioannis Mitropoulos aux anneaux provoque des manifestations de joie dans les gradins.
10 avril 1896
Athlétisme
- Thomas Burke (États-Unis), dont la position moderniste au départ (accroupi) étonne le public, gagne le 100 mètres.
- Ellery Clark (Etats-Unis) gagne le concours de saut en hauteur.
- Spyridon Louis, un berger de vingt-cinq ans du village de Maroussi, remporte le marathon sous un tonnerre d’applaudissements. Il a couvert les 40 kilomètres en 2 h 58 min 50 s, et devance son compatriote Kharilaos Vassilakos (3 h 6 min 3 s). Spyridon Belokas, arrivé en troisième position, est disqualifié car il a effectué une partie du trajet en automobile.
Gymnastique
- Les Grecs Nicolaos Andriakopoulos et Thomas Xenakis se montrent tellement forts dans l’épreuve de corde lisse que la plupart de leurs concurrents préfèrent renoncer. Andriakopoulos, qui grimpe les 14 mètres en 23,4 s, s’impose.
Tir
- Doublé fraternel au revolver d’ordonnance à 25 mètres: le capitaine d’infanterie John Paine (États-Unis) devance son frère Sumner Paine.
11 avril 1896
Cyclisme sur piste
- Jour de gloire pour le Français Paul Masson. Il remporte le sprint, devant le Grec Stamatios Nikolopoulos à 2 secondes. Puis il s’adjuge le 10 kilomètres, devant le Français Léon Flameng, et le tour de piste, devant Nikolopoulos et Flameng.
Lutte
- Interrompue par la nuit la veille, après 40 minutes de combat, la finale de lutte reprend. L’Allemand Carl Schuhmann vient enfin à bout du Grec Giorgios Tsitas.
Natation
- Les épreuves de natation se déroulent en haute mer, dans l’eau fraîche et troublée de la baie de Zéa, au Pirée. Le Hongrois Alfred Hajós, qui s’est couvert d’une couche de graisse de plusieurs millimètres pour ne pas prendre froid, remporte le 1200 mètres et le 100 mètres, alors que l’Autrichien Paul Neumann gagne le 500 mètres, auquel Alfred Hajós ne participe pas.
- Ioannis Madonikis remporte le 100 mètres réservé aux marins grecs.
12 avril 1896
Cyclisme sur route
- Aristis Konstantinidis (Grèce) remporte la course cycliste sur route de 87 kilomètres (Athènes-Marathon et retour), devant August von Goedrich (Allemagne). On comptait seulement 6 partants (Paul Masson, fatigué par les festivités, n’a pas pris le départ, alors que Léon Flameng était déjà sur le paquebot du retour).
13 avril 1896
Cyclisme sur piste
- Adolf Schmal (Autriche), correspondant du journal Paris-Vélo en Autriche, remporte la course de fond des 12 heures, devant Frank Keeping, majordome de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Athènes. Georgios Paraskevopoulos (Grèce), qui a pris le temps d’aller déjeuner au Pirée, est le seul des 7 autres engagés à terminer l’épreuve; il est donc troisième.
Voile
- Le mauvais temps en rade de Phalère provoque l’annulation des compétitions de yachting.
15 avril 1896
Cérémonie de clôture
- Le stade Panathénaïque est comble. Toute la famille royale prend place dans la loge à 10 h 30. Après lecture d’une ode en vers pindariques par le professeur Robertson, d’Oxford, vient l’appel de chaque lauréat. Le roi remet aux lauréats de ces Jeux la branche d’olivier de l’Altis d’Olympie, le diplôme et la médaille en argent. Le drapeau de leur pays est hissé au mât central. La cérémonie s’achève par un défilé des athlètes sur la piste, Spiridon Louys en tête. Le roi Georges Ier proclame la fin des Jeux, puis se penche vers Coubertin et lui dit: «Monsieur de Coubertin, je sais ce que nous vous devons.»
©Pierre LAGRUE
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