Coubertin, l’utopiste de la Sorbonne

Belles paroles…

1892CoubertinPierre de Coubertin est souvent présenté comme un réactionnaire. Pourtant, il tentait de véhiculer un discours appelant à la paix universelle, ce qui, à la fin d’un XIXe siècle encore marqué, en France, par la défaite de 1870 et le désir guerrier de revanche sur la Prusse, détonait. Ainsi, le 25 novembre 1892, à l’issue de la conférence qu’il a convoquée à la Sorbonne sur le thème des «exercices physiques dans le monde moderne», il tint ce discours: «Il y a des gens que vous traitez d’utopistes lorsqu’ils vous parlent de la disparition de la guerre, et vous n’avez pas tout à fait tort; mais il y en a d’autres qui croient à la diminution progressive des chances (sic) de guerre, et je ne vois pas là d’utopie. Il est évident que le télégraphe, les chemins de fer, le téléphone, la recherche passionnée de la science, les congrès, les expositions ont plus fait pour la paix que tous les traités et toutes les conventions diplomatiques. J’ai l’espoir que l’athlétisme fera plus encore. Ceux qui ont vu trente mille personnes courir sous la pluie pour assister à un match de football ne trouveront pas que j’exagère. Exportons des rameurs, des coureurs, des escrimeurs: voilà le libre-échange de l’avenir, et le jour où il sera introduit dans les mœurs de la vieille Europe, la cause de la paix aura reçu un nouvel et puissant appui.»

©Pierre LAGRUE


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