Misogynie, quand tu nous tiens…
Les femmes furent pour la première fois autorisées à participer à des compétitions olympiques d’athlétisme en 1928, aux Jeux d’Amsterdam (100 mètres, 800 mètres, relais 4 fois 100 mètres, saut en hauteur, lancer du disque). Le 800 mètres vit la victoire de l’Allemande Lina Radke, qui battit le record du monde (2 min 16,8 s), à l’issue d’une lutte farouche avec la Japonaise Kinue Hitomi (2 min 17,6 s). Au terme de cet effort intense, des concurrentes s’allongèrent le long de la piste, à bout de forces. Ce spectacle heurta quelques âmes sensibles et les comptes-rendus qu’on put lire dans la presse s’attardèrent plus à décrire ces prétendues défaillances qu’à évoquer l’exploit de la gagnante. Les thuriféraires de la «masculinité sportive» profitèrent de l’occasion pour critiquer cette compétition féminine, et le Comité international olympique (C.I.O.) raya aussitôt le 800 mètres féminin du programme olympique. Jusqu’en 1960, aucune épreuve athlétique de plus de 200 mètres ne sera proposée aux femmes.
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©Pierre LAGRUE
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