Voyageons en paix…
Durant la célèbre «trêve olympique» (ekecheiria) de la Grèce antique, tous les combats devaient cesser et nul n’était autorisé à pénétrer en armes sur le territoire d’Olympie. L’annonce de la trêve olympique constituait un moment fort de la vie de la Grèce antique. Chacun déposait les armes et faisait route vers Olympie. Les ennemis d’hier, féroces guerriers, pactisaient. La Grèce connaissait donc un moment de paix voulue. Telle est donc la légende de la trêve olympique, destinée à unir les cités grecques.
L’objectif réel de la trêve olympique est un peu moins idyllique. Celle-ci était proclamée par les hérauts (spondophores), qui voyageaient de cité en cité pour annoncer la tenue prochaine des Jeux Olympiques. Cette trêve n’obéissait pas à une visée pacifiste. En fait, elle devait permettre aux athlètes de rejoindre Olympie sans crainte. À l’origine, la trêve commençait un mois avant les Jeux et se terminait un mois après ceux-ci. La durée de la trêve s’étendra avec les conquêtes d’Alexandre le Grand puis de Rome, le voyage vers Olympie devenant de plus en plus long. Cette trêve olympique ne fut que violée deux fois: en 748 avant J.-C., à la suite d’un différend entre Pisates et Éléens; en 364 avant J.-C., quand les Béotiens envahirent le Péloponnèse.
Pour ce qui est des Jeux Olympiques modernes, il ne fut question de trêve olympique qu’une fois. En 1992, alors que la guerre ravageait la Bosnie-Herzégovine, le Comité international olympique (C.I.O.), de tout temps rétif à la politique, lança pour la première fois un appel solennel à la «trêve olympique». Sans succès, bien sûr…
©Pierre LAGRUE
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