Athlète belge
Le marathon est souvent le théâtre de petits et de grands drames. Étienne Gailly fait partie de ces valeureux coureurs marqués par la déveine, et même des hommes peu épargnés par la vie. Étienne Gailly, qui avait participé à la libération de la Belgique en 1944, fut profondément touché quand il vit son pays dévasté. Il se proposa de relever un défi pour évacuer sa colère: remporter le marathon des Jeux Olympiques de Londres en 1948. Bien qu’il participât pour la première fois à l’épreuve de 42,195 km, Étienne Gailly surprit ses concurrents, et, sous la chaleur, il pénétra en tête dans le stade. Tout le monde pensait qu’il allait cueillir la victoire quand il fut victime d’une défaillance soudaine. Le dernier tour de piste se transforma pour lui en cauchemar: l’Argentin Delfo Cabrera puis le Britannique Thomas Richards le dépassèrent. Étienne Gailly devra se contenter d’une médaille de bronze… qu’il ne recevra même pas sur le moment car, hospitalisé à la suite de sa terrible défaillance, il ne fut pas en mesure de prendre part à la protocolaire cérémonie de remise des médailles. De plus, Étienne Gailly ne pourra pas tenter de prendre sa revanche quatre ans plus tard, car il était engagé dans la guerre de Corée. Durant celle-ci, il marcha sur une mine, ce qui mit fin à sa carrière sportive. Dans la vie, quand la malchance décide de s’acharner sur quelqu’un…
©Pierre LAGRUE
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