Un responsable antiterroriste brésilien vient à Paris pour la sécurité des Jeux

La sécurité des Jeux : une longue histoire

À la suite du terrible attentat de Nice, et alors que le groupe terroriste Daech a déclaré que la délégation française serait ciblée durant les Jeux Olympiques de Rio, le directeur de l’antiterrorisme brésilien se rend à Paris pour dialoguer avec les services de renseignement français. Depuis l’attentat du groupe palestinien Septembre noir contre des sportifs israéliens aux Jeux de Munich, en 1972, la sécurité des Jeux est devenue un des problèmes majeurs des pays organisateurs, contraints de déployer des moyens considérables pour tenter de lutter contre la folie meurtrière des hommes. Ainsi, dès les Jeux de Montréal, en 1976, 100 millions de dollars consacrés spécifiquement à la sécurité s’ajoutèrent au coût des Jeux, déjà marqués par un déficit record (990 millions de dollars). En 1984, Moscou prit prétexte de ce problème pour justifier le boycottage des Jeux de Los Angeles par les pays communistes: «Les actions du côté américain montrent qu’ils n’ont pas l’intention d’assurer la sécurité de tous les athlètes», annonça le Kremlin.

En 1996, à Atlanta, les responsables de la sécurité déclaraient: «Jamais une organisation aussi coûteuse n’avait été mise en place aux États-Unis en temps de paix». Pourtant, le 29 juillet, l’explosion d’une bombe dans le parc olympique causa la mort de 2 personnes et fit 112 blessés…

Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis rendirent le problème plus aigu encore. Ainsi, pour les Jeux d’Athènes, en 2004, un dispositif de sécurité sans précédent fut mis en place: l’ensemble de ces mesures engendra un coût de 1,2 milliard d’euros (quand Athènes avait désignée ville d’accueil de ces Jeux, en 1997, la Grèce avait estimé le coût des mesures de sécurité à moins de 100 millions d’euros). Pékin, en 2008, fut presque en état de siège: en plus des forces de police et des militaires, cent mille volontaires furent mobilisés pour contribuer à la sécurité des Jeux. À Londres, en 2012, la cellule antiterroriste fut mise en alerte, un navire de guerre mouilla sur la Tamise, des hélicoptères, des avions de chasse patrouillèrent…

De trêve olympique, il ne fut bien sûr jamais question depuis 1896. Mais, en faisant renaître les Jeux, Pierre de Coubertin pouvait-il imaginer que cette manifestation sportive pacifique deviendrait le théâtre de gigantesques déploiements militaires nécessaires pour lutter contre toutes les menaces criminelles?

©Pierre LAGRUE


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