Des Jeux sans la Russie seraient-ils dévalués ?
Après la décision du Tribunal arbitral du sport, qui a rejeté le 21 juillet 2016 la demande de 68 athlètes russes, qui voulaient participer aux Jeux de Rio malgré l’exclusion de la Fédération russe d’athlétisme, le Comité international olympique (C.I.O.) ira-t-il jusqu’au bout en interdisant à la Russie de prendre part aux Jeux? Réponse dans quelques jours… Mais des Jeux Olympiques privés de la Russie seraient-ils dévalués? La Russie est une des nations fortes des sports olympiques. Ainsi, en 2012, à Londres, elle occupait la quatrième place au bilan des médailles (82 médailles, dont 24 en or). Indiscutablement, dans certains sports, les titres olympiques seraient dévalués en l’absence des Russes. En plus de l’athlétisme (la Russie est déjà exclue), c’est le cas en haltérophilie, en lutte, en escrime et en natation.
En remontant dans l’histoire, on doit dire que les Jeux de Moscou en 1980, privés des Américains et de plusieurs pays occidentaux, et les Jeux de Los Angeles en 1984, privés des pays du bloc communiste, furent dévalorisés. Ainsi, en 1980, les sportifs des pays communistes remportèrent 165 des 203 médailles d’or distribuées (l’U.R.S.S. en obtint à elle seule 80); à Los Angeles, en 1984, les États-Unis s’adjugèrent 83 des 226 médailles d’or distribuées. Ces deux «bilans des médailles» totalement ridicules montrent que l’absence de grands pays aux Jeux Olympiques nuit à la compétition et dévalorise les médailles. Mais ne vaut-il pas mieux des médailles «dévalorisées» plutôt que des médailles frappées du sceau du soupçon ?
©Pierre LAGRUE
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