Une tradition moderne
Le relais de la flamme olympique constitue un des moments forts de l’olympisme, mais de l’olympisme moderne et non pas antique. Ce relais fut instauré, ne l’oublions jamais, par les nazis en 1936. Carl Diem en eut l’idée, reprise par Goebbels. Ils évoquèrent alors l’Antiquité pour justifier le relais, mais en réinterprétant l’histoire.
En effet, si des «courses aux flambeaux» (lampadédromies) étaient organisées à Athènes, en l’honneur de Prométhée notamment, jamais une course aux flambeaux n’eut lieu dans le cadre des Jeux Olympiques ou d’autres Jeux Panhelléniques (Jeux Pythiques, Néméens, Isthmiques). Néanmoins, des messagers parcouraient la Grèce pour annoncer à toutes les cités les dates des compétitions, inviter les citoyens à rejoindre Olympie et proclamer la trêve sacrée (Ekecheiria). Par ailleurs, une flamme brûlait dans le sanctuaire olympique, sur l’autel de la déesse Hestia. Cette flamme, obtenue par la chaleur des rayons solaires, servait à allumer les autres feux du sanctuaire, notamment devant les autels de Zeus et d’Héra. Les inventeurs du relais moderne prirent donc de larges libertés avec l’histoire antique. On ne sait pas si Zeus et Héra leur en tiennent rigueur. On peut l’espérer…
©Pierre LAGRUE
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.