Olympisme et télévision : une relation juteuse
En raison du décalage horaire (5 heures entre Rio et Paris), le téléspectateur européen devait forcément rester éveillé tard dans la soirée pour suivre les compétitions. Mais il devra se coucher encore plus tard que prévu, car les grandes finales de natation (et d’athlétisme) seront fixées à des horaires inhabituels. Ainsi, les finales de natation débuteront à 22 heures à Rio, alors que l’horaire habituel se situe à 18 heures. Bien évidemment, ces sur-décalages horaires sont liés aux exigences de la télévision américaine, N.B.C. en l’occurrence, qui a versé 4,38 milliards de dollars pour diffuser les Jeux de 2014 à 2020. En outre, N.B.C. a déjà acheté les droits de retransmission pour la période 2021-2032 (3 éditions des Jeux d’été et 3 éditions des Jeux d’hiver) pour 7,65 milliards de dollars.
Le New-Yorkais pourra donc suivre les finales à partir de 21 heures, le Californien à partir de 18 heures. Ces horaires «curieux» pourraient perturber les sportifs. Peu importe: en 2008, à Pékin, les finales de natation avaient lieu le matin pour que le téléspectateur américain puisse suivre les exploits de Michael Phelps en prime time. Indiquons que le mariage entre télévision et olympisme a été inscrit dès 1958 dans la Charte olympique, à l’article 49: «Les droits devront être vendus par le comité d’organisation, avec l’accord du C.I.O., et les revenus seront répartis conformément à ses instructions.» Les Jeux Olympiques de Rome, en 1960, furent les premiers diffusés à grande échelle par la télévision: les droits de retransmission télévisée se montaient à 1,2 million de dollars, un pourboire aujourd’hui…
©Pierre LAGRUE
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