Vers une victoire à la Pyrrhus ?
Le 13 septembre 2017 à Lima sera désignée la ville d’accueil des Jeux Olympiques d’été de 2024. Seules 3 cités restent en course: Budapest, Los Angeles et Paris (la maire populiste de Rome Virginia Raggi a annoncé le 21 septembre 2016 que la Ville éternelle renonçait à briguer l’organisation des Jeux). En fait, on ne compte que 2 réelles candidatures, celles de Los Angeles et de Paris. En effet, Budapest ne présente qu’une candidature dite de témoignage (destinée à se montrer).
Contre Los Angeles et les millions de dollars américains qui fournissent au Comité international olympique (C.I.O.) une grande partie de ses revenus, Paris semblait battue d’avance. Mais la donne a changé dans le nuit du 8 au 9 novembre 2016: Donald Trump a été élu président des États-Unis. Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, qui se verrait bien candidat démocrate contre Trump en 2020, indiquait il y a peu de temps que «l’élection de Donald Trump enverrait un message épouvantable au C.I.O.». N’oublions pas que Trump a fondé sa campagne électorale sur la haine et le rejet de l’autre, ce qui ne correspond guère à l’idéal olympique. Néanmoins, Eric Garcetti vient de déclarer que «le sport transcende la politique». Pourtant, si Trump applique son odieux programme, les cardinaux du C.I.O. seraient peut-être choqués par l’image de l’Amérique de Trump. La cote de Paris remonte chez les bookmakers. Mais ne soyons pas trop optimistes: jadis, le C.I.O. a donné les Jeux à Hitler, Brejnev, Hu Jintao. Plus récemment, il les a attribués à Poutine et à Xi Jinping…
La victoire de Trump semble donc la meilleure alliée de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux de 2024. Mais, avec l’élection de Trump, les questions olympiques deviennent bien secondaires, tant le destin du monde se trouve en péril.
©Pierre LAGRUE