Athlète japonais
L’olympisme inattendu met parfois l’accent sur la destinée dramatique d’un champion. Il en est ainsi de Kokichi Tsuburaya. En effet, aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 1964, le marathon fut remporté par l’Éthiopien Abebe Bikila. Kokichi Tsuburaya pénétra en deuxième position sur le stade, mais il fut dépassé par le Britannique Basil Heatley. Il laissa donc échapper la médaille d’argent et dut se contenter du bronze. Honteux, il déclara à son compatriote Kenji Kimihara, huitième de la course: «J’ai commis une erreur impardonnable devant le peuple japonais. Je dois faire amende en courant et hisser le drapeau du Japon aux prochains Jeux Olympiques à Mexico.» Mais, au début de 1968, il se suicida, laissant ce message: «Je suis trop fatigué pour courir plus. Pardonnez-moi. Je suis désolé pour le tort que je vais causer à mes parents, mais c’est la meilleure chose à faire.» Certains chroniqueurs virent dans son geste une relation de cause à effet: harakiri tardif?
©Pierre LAGRUE