Sculpteur allemand
Arno Breker est essentiellement connu pour ses œuvres réalisées sur commande des nazis à la gloire du Troisième Reich. Il devint ainsi le symbole de l’antithèse de l’«art dégénéré», selon la terminologie nazie. Nommé en 1937 professeur à l’École supérieure des Beaux-Arts de Berlin, il reçut de nombreuses commandes émanant du ministère de la Propagande du Reich. Les nazis mirent alors à sa disposition plusieurs ateliers immenses, desquels sortiront de multiples sculptures à la gloire de l’idéologie nazie, souvent réalisées par des travailleurs forcés. Arno Breker travailla également avec Albert Speer sur le projet Welthauptstadt Germania, qui, selon les désirs d’Hitler, devait donner naissance à une capitale monumentale amenée à remplacer Berlin. Mais pourquoi mentionner Arno Breker au titre de l’olympisme inattendu? Tout simplement parce qu’il obtint, en 1936, aux Jeux de Berlin, dans le cadre des «concours d’art et littérature» chers à Pierre de Coubertin, dans la catégorie «statues», une sous-catégorie de la catégorie «sculpture», une médaille d’argent pour Zehnkämpfe (Le Décathlonien). Le jury n’osa pas aller jusqu’à lui attribuer la médaille d’or, laquelle revint à l’Italien Farpi Vignoli, pour Le Conducteur de sulky. Après la guerre, Arno Breker ne fut jamais inquiété lors des opérations de dénazification, et il reçut de nouvelles commandes, cette fois venues d’industriels allemands.
©Pierre LAGRUE