Nageuse est-allemande
Barbara Krause remporta 3 médailles d’or aux Jeux Olympiques de Moscou, en 1980 (100 m, 200 m, relais 4 fois 100 m). Sur le moment, on loua son exploit. En effet, cette nageuse massive (1,80 m, 65 kg) avait la plus difficile des relèves à assurer, celle de sa compatriote Kornelia Ender, grande star du sport est-allemand, jolie comme un cœur, pourvue d’un immense palmarès.
Mais Barbara Krause aurait déjà dû briller aux Jeux Olympiques de Montréal, en 1976. En effet, détentrice du record du monde du 400 mètres, elle était largement favorite sur cette distance. Or elle déclara forfait : officiellement, elle était malade, victime d’une mauvaise grippe ; en réalité, les médecins de l’équipe est-allemande avaient refusé qu’elle participe à ces Jeux car, soumise comme tous les sportifs est-allemands à des contrôles antidopage « locaux » (cette pratique permettait de vérifier si le sportif risquait un contrôle positif ; si c’était le cas, on le retirait de la liste des participants), elle fut positive, en raison d’une dose de produits dopants mal calculée.
Barbara Krause qui, en 1978 aux Championnats du monde de Berlin dominés par les Américaines, avait été la seule Allemande de l’Est médaillée d’or, mit fin à sa carrière après les Jeux de Moscou, à 21 ans. Bien sûr, la révélation du système de dopage d’État mis en œuvre en R.D.A. ternit son palmarès. Surtout, il a provoqué chez elle comme chez d’autres championnes de graves problèmes de santé : Barbara Krause a donné naissance, à trois d’écart, à deux enfants handicapés (pieds bots) ; elle est persuadée que ces malformations sont liées à la prise contrainte de stéroïdes anabolisants.
©Pierre LAGRUE