Cavalier et militaire chilien
Certains médaillés olympiques se sont « distingués » par la suite de façon déshonorable. Ainsi de César Mendoza. Cavalier de talent, César Mendoza remporta la médaille d’or dans le concours de saut d’obstacles par équipes aux Jeux panaméricains en 1951. L’année suivante, aux Jeux Olympiques d’Helsinki, il obtint une médaille d’argent dans la même épreuve. Il réussit ses dernières performances d’envergure aux Jeux panaméricains de 1959, où il s’adjugea une nouvelle médaille d’or. César Mendoza revint sur le devant de la scène en 1973 : il participa au coup d’État du 11 septembre qui renversa le gouvernement de Salvador Allende, et fit partie de la junte militaire qui gouverna le Chili d’une main de fer. César Mendoza devint alors commandant en chef des Carabiniers et le restera jusqu’en 1985. Le 30 mars de cette année-là, trois intellectuels communistes furent assassinés par les Carabiniers : cet événement, connu sous l’expression Caso Degollados (« Affaire des égorgés ») et emblématique des violations des droits de l’homme au Chili, contraint César Mendoza à démissionner le 2 août 1985. Mais il n’est pas jugé pour ses crimes : le régime de Pinochet promulgue la « loi Mendoza », laquelle permet à toute personnalité publique « investie de dignité » de refuser de témoigner devant les tribunaux.
©Pierre LAGRUE