Skieur français
Le ski alpin fut inscrit au programme olympique aux Jeux d’hiver en 1936, à Garmisch-Partenkirchen, sous la forme d’un combiné : Émile Allais obtint la médaille de bronze, devancé par les Allemands Franz Pfnür et Gustav Lantschner. Mais si l’olympisme inattendu met Émile Allais à l’honneur, c’est pour ses qualités d’innovateur et d’entrepreneur. En effet, en 1937, il inaugura la technique des virages Christiania, qui supplantèrent la technique autrichienne du chasse-neige. La même année, il inventa le révolutionnaire fuseau, un pantalon très étroit en bas coincé dans la chaussure par un élastique. Toujours en 1937, Émile Allais devint le premier moniteur diplômé l’École du ski français créée par Léo Lagrange. Après la Seconde Guerre mondiale, Émile Allais partit pour les Amériques et participa au développement de nombreuses stations de sports d’hiver, notamment Squaw Valley, en Californie, où allaient se dérouler en 1960 les VIIIes Jeux Olympiques d’hiver. De plus, il eut l’idée d’utiliser un tissu matelassé pour faire des anoraks, créant la « doudoune ». Puis il inventa une chenillette à rouleaux, la « dameuse », pour lisser les pistes. Il réussit aussi, malgré les réticences du monde du ski français, fidèle aux planches en bois, à convaincre la firme Rossignol de fabriquer « ses » skis en aluminium : en 1960, Jean Vuarnet remportera la descente olympique sur des skis en aluminium, les célèbres Allais 60. Par la suite, il fut l’architecte des domaines skiables de Courchevel, Vars, La Plagne…
©Pierre LAGRUE