Loin d’être une première !
La victoire de Fehaid Al-Deehani dans la compétition de tir double trap, le 10 août 2016 aux Jeux de Rio, a fait la une de tous les médias, mais parfois avec un manque de précision dans les commentaires. En effet, on s’est trop vite félicité de ce succès d’un sportif appartenant à une équipe de réfugiés. Certes, le C.I.O. a permis à des réfugiés de participer aux Jeux sous la bannière olympique. Mais ce n’est pas le cas de Fehaid Al-Deehani. Alors que des Syriens et des Sud-Soudanais, meurtris par la guerre, ont pu prendre part aux Jeux malgré leurs difficultés, Fehaid Al-Deehani n’a pas dû fuir son pays. En revanche, le Comité olympique koweïtien ayant été suspendu par le C.I.O., les Koweïtiens ne pouvaient s’aligner que sous la bannière olympique. C’est pour cette raison que Fehaid Aldeehani concourrait sous la bannière olympique. On a souvent entendu que Fehaid Al-Deehani était le premier sportif médaillé sous les couleurs olympiques. Ici aussi quelques précisions s’imposent. Déjà, en 1980, aux Jeux de Moscou, tous les pays occidentaux qui ne boycottaient pas ces Jeux avaient exigé que ce ne fût pas leurs couleurs nationales hissées pour leurs médaillés. Ainsi, de multiples Français et Britanniques devinrent champions olympiques sous bannière olympique. Ensuite, aux Jeux de Barcelone en 1992, après la dislocation de l’U.R.S.S., les ex-Soviétiques furent réunis au sein de l’«équipe unifiée» de la C.E.I. Pour leurs triomphes, on hissait aux mâts le drapeau olympique, et on jouait l’hymne olympique quand ils montaient sur le podium.
©Pierre LAGRUE
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