Athlète éthiopien
Feyisa Lilesa, médaillé de bronze sur le marathon aux Championnats du monde de Daegu en 2011, obtint la médaille d’argent sur le marathon des Jeux Olympiques de Rio, en 2016. Les marathoniens sont des gens courageux, on le sait, mais ce n’est pas pour ses performances sportives que Feyisa Lilesa figure ici au titre de l’olympisme inattendu. En effet, au moment où il franchit la ligne d’arrivée, il croise les bras et les lève au-dessus de la tête. Sur le coup, très peu de commentateurs comprennent son attitude. Mais on a vite la réponse: ce geste symbolise des menottes, et c’est un signe de soutien aux Oromo, son ethnie, que le gouvernement éthiopien opprime durement. Sur le podium, il répète son geste devant les télévisions du monde entier. Malgré les garanties que le régime d’Addis-Abeba lui donne, Feyisa Lilesa, craignant pour sa sécurité et même pour sa vie, décide de ne pas retourner dans son pays après les Jeux de Rio. Par son courage, il se situe dans la lignée des grands champions qui ont décidé de sacrifier leur carrière pour dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, à l’image de Tommie Smith et John Carlos à Mexico en 1968.
©Pierre LAGRUE
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