Athlète américaine
L’olympisme inattendu se devait de rendre hommage à Jean Shiley, car elle obtint une médaille d’or, en 1932 aux Jeux Olympiques de Los Angeles, à l’issue d’une curieuse décision du jury. Tenniswomen et basketteuse de bon niveau, Jean Shiley, encore adolescente, s’essaye au saut en hauteur sur les conseils d’un journaliste. En 1928, à l’occasion des Jeux Olympiques d’Amsterdam, les femmes sont pour la première fois autorisées à participer à des épreuves d’athlétisme, cinq en l’occurrence. Jean Shiley (16 ans) se classe quatrième du concours de saut en hauteur remporté par la jolie Canadienne Ethel Catherwood (20 ans). Jean Shiley progresse, remporte les Championnats des États-Unis en 1929, 1930 et 1931, et est bien sûr sélectionnée dans l’équipe américaine pour les Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1932. Le concours de saut en hauteur féminin, de toute beauté, est l’occasion d’un duel entre Américaines, opposant Jean Shiley à la grande star du moment, Babe Didrikson. Les deux femmes franchissent 1,65 mètre (ce qui constitue le record du monde), puis échouent à 1,68 mètre. Le jury décide de placer la barre à 1,67 mètre pour départager les deux athlètes, qui franchissent cette hauteur. Coup de théâtre: le jury, lassé par ce concours qui s’éternise, décide que la technique de saut de Babe Didrikson, le Western roll, est non conforme au règlement. Il attribue donc la médaille d’or à Jean Shiley, la médaille d’argent à Babe Didrikson. Jean Shiley met un terme à sa carrière en 1933.
©Pierre LAGRUE