Nageur britannique
John Jarvis, membre du Leicester Swimming Club, brilla dans les épreuves de natation, mais aussi de plongeon et de water-polo, au début du XXe siècle. En outre, il fit progresser le style de la nage libre, développant avec le nageur professionnel Joey Nuttall un mouvement de jambe spécifique, le Jarvis-Nuttall-Kick. Aux Jeux Olympiques de Paris, en 1900, il remporta d’abord le 1 000 mètres, avec plus d’une minute d’avance sur l’Autrichien Otto Wahle. Puis il gagna le 4 000 mètres réservé aux « amateurs », avec près de 10 minutes d’avance sur le Hongrois Zoltán von Halmay – une épreuve qui se disputa dans la Seine, au milieu de la circulation fluviale.
John Jarvis ne prit pas part aux Jeux Olympiques de Saint Louis, en 1904, en raison du coût trop élevé du voyage. En revanche, en 1906, il participa aux Jeux intercalaires d’Athènes, où il s’adjugea 3 médailles (argent sur le mile, derrière son compatriote Henry Taylor ; bronze sur 400 mètres et dans le relais 4 fois 250 mètres). Hélas ! le C.I.O. décidera bien plus tard de ne pas reconnaître ces Jeux intercalaires, privant John Jarvis, mort depuis longtemps, de trois médailles.
Bien qu’il ne fût pas « professionnel », John Jarvis était presque un nageur à plein temps. Il aurait, selon certaines sources, remporté plus de 100 « championnats du monde » officieux ; on sait qu’il gagna 28 titres britanniques dont un, en 1904, en plongeon. Il fut aussi un maître du « plongeon en longueur », une discipline très populaire à l’époque, qui consistait, après un saut de l’ange, à rester longtemps sans mouvement sous l’eau ; après une minute, la distance était mesurée (Jarvis aurait remporté un championnat, avec 22,98 m). John Jarvis, qui, dès 1902, s’était penché sur la théorie des différents styles de nage dans son livre The Art of Swimming, fut nommé professeur. Par ailleurs, il participa activement à la formation au sauvetage, enseignant les différentes techniques de sauvetage à l’occasion des compétitions de natation.
©Pierre LAGRUE