Architecte américain
John Russell Pope fut un acteur important du mouvement urbanistique City Beautiful, lequel se développa dans les années 1890 et 1900 aux États-Unis, et voulait associer la recherche de la beauté avec une finalité sociale et civique, et un représentant majeur de l’éclectisme académique, reproduisant les styles historiques avec une extrême précision. Il est connu pour les bâtiments de style néoclassique qu’il dessina à Washington, notamment la House of Temple (1911-1915), temple maçonnique inspiré du Mausolée d’Halicarnasse, le bâtiment de la National Archives and Record Administration (1933-1935), la National Gallery of Art (1938-1941), ou le Jefferson Memorial (1939-1942), imitant le Panthéon de Rome. En plus de ses bâtiments de Washington, il a notamment édifié le Lincoln Memorial à Hodgenville (1916), la gare de Richmond (1919) ou le musée d’Art de Baltimore (1927-1929). Mais si John Russell Pope figure ici au titre de l’olympisme inattendu, c’est parce qu’il obtint, en 1932 aux Jeux de Los Angeles, une médaille d’argent, dans le cadre des «concours d’art et littérature» chers à Pierre de Coubertin, dans la catégorie «design architectural», une sous-catégorie de la catégorie «architecture», pour les plans du Payne Whitney Gymnasium (le gymnase de l’université Yale). Cette année-là, la médaille d’or revint aux Français Pierre Montenot, Gustave Saacké et Pierre Bailly, pour Arènes pour taureaux. Les trois architectes français demeureront relativement peu connus, tout au contraire de John Russell Pope.
©Pierre LAGRUE