Ministre de la Propagande du Reich nazi de 1933 à 1945
Joseph Goebbels fut le véritable orchestrateur de l’entreprise de duperie de l’opinion mondiale mise en œuvre par les nazis à l’occasion des Jeux de Berlin, en 1936. Pourtant, les convictions nazies au sujet du rôle du sport se situaient aux antipodes de la conception coubertinienne des Jeux Olympiques. En effet, les nazis considéraient que le sport devait constituer une «éducation physique politique» pour le peuple. Ainsi, dans Mein Kampf, Hitler insiste sur l’importance du «dressage du corps», lequel doit servir à l’épanouissement d’une race aryenne appelée à dominer le monde. De fait, nommé chancelier du Reich le 30 janvier 1933, Hitler se déclara dans un premier temps opposé à la tenue des Jeux Olympiques à Berlin en 1936. Dans les rangs nazis, on rejeta massivement les Jeux. Mais Theodor Lewald, président du comité d’organisation des Jeux de Berlin, et Carl Diem, secrétaire général de ce comité, parvinrent à convaincre le nouveau chancelier de l’intérêt des Jeux pour le Reich. Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, comprit lui aussi tout l’intérêt de saisir l’opportunité olympique, et sous son impulsion, une gigantesque mascarade allait se mettre en marche. Il écrivit alors: «Nous allons nous mesurer aux nations de la terre et leur montrer quelles forces l’idée de la communauté nationale est à elle seule capable de mettre en œuvre.» Sa réussite malheureusement fut totale.
©Pierre LAGRUE
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