Skieur norvégien
Initié au ski par son père, à Frognerseteren, sur les hauteurs d’Oslo, dès l’âge de cinq ans, Kjetil Andre Aamodt remporte cinq médailles lors des Championnats du monde juniors en 1990. Il connaît ses premiers succès chez les « grands » lors des Jeux Olympiques d’Albertville, en 1992 : pourtant victime d’une mononucléose quelques mois avant l’ouverture des compétitions, il remporte le super-géant et obtient la médaille de bronze dans le slalom géant. Champion du monde de slalom et de slalom géant en 1993, il obtient trois nouvelles médailles aux Jeux de Lillehammer en 1994 : l’argent en descente et lors du combiné gagné par son compatriote Lasse Kjus, qui sera son rival pendant plus de dix ans ; le bronze en super-géant. Déjà absent des podiums lors des Jeux de Nagano en 1998, il semble sur le déclin quand il se présente aux Jeux de Salt Lake City en 2002. Si sa victoire dans le combiné ne constitue pas une réelle surprise, il étonne en gagnant, dix ans après son premier succès olympique, le super-géant, devant le favori autrichien Stephan Eberharter. Par la suite, il ne remporte aucune course de Coupe du monde – si ce n’est le combiné de Wengen en 2003. Néanmoins, il est encore présent aux Jeux de Turin en 2006, mais il ne fait plus partie des prétendants aux médailles, d’autant qu’il est diminué par une blessure. Or, dans le super-géant, il cause une nouvelle fois la surprise : dans des conditions difficiles – la course a dû être repoussée en raison des chutes de neige –, il met à profit son incomparable expérience et s’adjuge une nouvelle médaille d’or, devant l’Autrichien Hermann Maier, un autre skieur expérimenté. Quatorze ans après sa première médaille d’or olympique en super-géant, il est de nouveau titré. Malgré sa modestie et sa discrétion, Kjetil Andre Aamodt entre ce jour-là de plain-pied dans la légende du ski. Au début de 2007, il annonce sa retraite sportive. Il aura remporté 4 médailles d’or, 2 d’argent et 2 de bronze aux Jeux Olympiques, 5 médailles d’or, 4 d’argent et 3 de bronze aux Championnats du monde. A contrario, son nombre de victoires en Coupe du monde (21, dont 8 combinés, une épreuve peu prisée) est moins impressionnant. En fait Kjetil Andre Aamodt était l’homme des grands rendez-vous.
©Pierre LAGRUE