Histoires de flammes…
La flamme olympique est arrivée à Rio le 3 août 2016. Allumée le 21 avril à Olympie, elle a parcouru 30000 kilomètres et mobilisé plus de 12500 porteurs. Elle fut accueillie au Brésil par des manifestants qui protestaient contre le coût des Jeux. Le relais de la flamme olympique, instauré en 1936 (par les nazis donc), a connu des parcours les plus divers et originaux.
À chaque édition, le comité d’organisation tente en effet d’apporter sa touche personnelle, de mettre en valeur un élément du patrimoine historique ou sportif du pays hôte. En 1956, les Jeux d’été se déroulent à Melbourne: la flamme olympique prend donc l’avion. En 1960, pour les Jeux de Rome, le relais ne traverse que deux pays (la Grèce et l’Italie), mais les organisateurs conçoivent un «relais antique»: les 1529 relayeurs passent devant de multiples sites de l’Antiquité gréco-romaine, souvent peu connus du public. En 1968, le comité d’organisation des Jeux de Mexico accorde une place très importante au relais: le parcours épouse l’itinéraire qu’emprunta Christophe Colomb quand il découvrit l’Amérique en 1492, un descendant du navigateur, Cristóbal Colón de Carbajal, assurant le dernier relais sur le territoire espagnol; la flamme fait une halte dans l’antique cité de Teotihuacán, où elle est exposée au sommet de la pyramide de la Lune, symbolisant le lien entre les civilisations gréco-latines et préhispaniques. En 1976, pour Montréal, la technologie est à l’honneur: la flamme est expédiée d’Athènes à Ottawa sous forme d’un signal électronique transmis par câble téléphonique en direction d’un satellite Intelsat, puis un rayon laser lui redonne son aspect originel et le relais vers Montréal commence. En 1996, pour Atlanta, la torche est transportée dans l’espace par des astronautes. En 2000, des plongeurs sous-marins lui font visiter la Grande Barrière de corail. En 2008, à l’occasion des Jeux de Pékin, la flamme est acheminée au sommet de l’Everest, sur le toit du monde; mais le relais est perturbé par des mouvements hostiles qui protestent contre la répression brutale par le régime chinois de manifestations de moines tibétains en mars 2008 à Lhassa.
©Pierre LAGRUE
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