Colisée… grec !
En 1923, le C.I.O. lança un concours destiné aux sculpteurs-médailliers, invités à présenter des projets pour dessiner les médailles qui seraient remises aux lauréats à partir des Jeux Olympiques d’Amsterdam, en 1928. Le projet de l’Italien Giuseppe Cassioli fut retenu : à l’avers figurait Niké, la déesse grecque de la Victoire, tenant la couronne et la paume du vainqueur avec une représentation du Colisée en arrière-plan ; dans la partie supérieure droite de la médaille, il restait un espace pour inscrire le nom de la ville d’accueil des Jeux, ainsi que le numéro de l’olympiade. Au revers figurait une foule portant en triomphe un athlète. Giuseppe Cassioli se montra quelque peu chauvin en la circonstance, car le Colisée se trouve à Rome. Il eût mieux valu représenter le Parthénon d’Athènes ou un des nombreux monuments de la Grèce antique. Toujours est-il que, pour l’avers, le dessin de Giuseppe Cassioli demeura inchangé jusqu’en 2004, date des Jeux Olympiques d’Athènes : les organisateurs, chatouilleux avec leur histoire et leur mythologie, remplacèrent le Colisée par le stade Panathénaïque, théâtre des premiers Jeux d’Athènes, en 1896. Par ailleurs, Niké tenait désormais dans sa main une couronne et des épis… Quant au revers, il avait été modifié en 1972, à l’occasion des Jeux de Munich : sur une idée de Gerhard Marcks, un artiste du Bauhaus, la foule et l’athlète triomphant avaient été remplacés par Castor et Pollux, les Dioscures, fils de Léda dans la mythologie grecque. On peut noter que, à partir de 1972, le dessin du revers fut laissé au libre choix de la ville d’accueil des Jeux.
©Pierre LAGRUE