Organiser les Jeux, un puits sans fond…
L’État régional de Rio de Janeiro, en pleine crise budgétaire, a pris un décret alarmiste («l’état de calamité publique») pour pouvoir financer les Jeux Olympiques de 2016. On sait déjà que les Jeux laisseront un lourd déficit pour le Brésil. Cela ne peut pas constituer une surprise, car organiser les Jeux coûte des fortunes depuis près d’un demi-siècle. Le monde a pris conscience du coût réel des Jeux en 1976, à l’occasion des Jeux d’été de Montréal: ceux-ci se traduisent par un déficit inattendu de 990 millions de dollars, que les contribuables mettront 30 ans à rembourser. Dès lors, les dépenses vont croître de manière exponentielle. Cette situation va notamment plonger la Grèce dans la crise: la facture des Jeux d’Athènes (2004) se monte à 8,954 milliards d’euros (l’État avait budgété 4,5 milliards d’euros); le déficit public grec, qui connaissait une baisse constante depuis 1999, remonte à 7,4 p. 100 du P.I.B., avec les conséquences dramatiques qu’on connaît aujourd’hui. Par la suite, la Chine investit 40 milliards d’euros pour les Jeux de Pékin (2008), Londres (2012) 11,7 milliards d’euros (pour un budget initial de 4,3 milliards d’euros). Quant à la Russie, elle engloutit 37 milliards d’euros pour les Jeux d’hiver de Sotchi (2014).
©Pierre LAGRUE
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