Quand les nazis privilégient la propagande à leurs convictions…
Les Jeux Olympiques de Garmisch-Partenkirchen et de Berlin, en 1936, restent une tache indélébile pour le mouvement olympique. Ils furent une gigantesque mascarade organisée par et pour la propagande nazie. Pourtant, quand Hitler arriva au pouvoir, il ne voulait pas de ces Jeux.
En effet, les Jeux de 1936 avaient été attribués à Berlin le 13 mai 1931, à la République de Weimar du maréchal Paul von Hindenburg. Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler fut nommé chancelier du Reich. Dans un premier temps, il se déclara opposé à la tenue des Jeux Olympiques à Berlin en 1936. Dans les rangs nazis, on rejeta massivement les Jeux: ainsi, le docteur Wetzel, directeur de l’Institut d’éducation physique de Berlin, déclara que le régime devait refuser les Jeux «organisés et portés par un esprit issu d’un monde que le national-socialisme a dépass »; les corporations universitaires allemandes se disaient contre les Jeux; Bruno Malitz, porte-parole du parti nazi, clamait haut et fort l’hostilité des militants envers les Jeux; Hitler et ses sbires déclaraient ne pas vouloir que des athlètes aryens se commettent avec des Nègres esclaves ou des Juifs».Un comité de défense contre les Jeux Olympiques se mit en place…
Mais, le 16 mars 1933, Theodor Lewald et Carl Diem, les deux dirigeants les plus respectés du mouvement sportif allemand, parvinrent à convaincre Hitler de l’intérêt des Jeux pour le Reich, Lewald indiquant même que l’organisation des Jeux pourrait permettre à l’Allemagne d’affirmer son prestige. Dès lors, le führer, convaincu, balaya toutes les réticences de ses troupes. Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, comprit lui aussi tout l’intérêt de saisir l’opportunité, et une gigantesque et funeste mascarade se mit alors en marche…
©Pierre LAGRUE
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