Athlète suédoise d’origine russe
Ludmila Engquist présente plusieurs singularités : elle débuta l’athlétisme tardivement, alors qu’elle était déjà mère de famille, représenta deux pays sur la scène internationale, fut la première Suédoise couronnée championne olympique en athlétisme et fut prise dans des affaires de dopage mal éclaircies.
Alors dénommée Ludmila Narozhilenko, mère de famille depuis 1984, elle apparaît sur la scène sportive en 1986, sur le 100 mètres haies. Elle progresse, est sélectionnée dans l’équipe d’U.R.S.S. pour les Jeux Olympiques de Séoul, en 1988. Faisant partie des favorites, elle est éliminée sur chute en demi-finale. Aux Jeux de Barcelone, en 1992, grande favorite, elle se blesse en quart de finale. En 1993, elle est suspendue quatre ans pour usage de stéroïdes ; elle proteste, indiquant que ces produits étaient dus à une prise de médicaments administrés à son insu dans un hôpital, après qu’elle s’était évanouie à la suite du décès de sa mère. Fin 1995, les instances lèvent sa suspension pour « circonstances exceptionnelles ».
Peu de temps auparavant, elle avait épousé Johan Engquist, un homme d’affaires suédois. En juin 1996, elle obtient la nationalité suédoise, participe désormais aux compétitions internationales sous le maillot de la Suède et sous son nom d’épouse, Ludmila Engquist. Quelques semaines plus tard, elle remporte le 100 mètres haies aux Jeux Olympiques d’Atlanta, devenant la première « Suédoise » couronnée championne olympique en athlétisme. En 1997, elle devient championne du monde à Athènes. En 1999, on lui diagnostique un cancer du sein : courageuse, Ludmila Engquist reprend sa carrière sportive après sa chimiothérapie et, en 1999, elle obtient une magnifique médaille de bronze aux Championnats du monde de Séville. La belle histoire se termine en 2002 : alors qu’elle tente une reconversion dans le bobsleigh, elle est de nouveau contrôlée positive aux stéroïdes.
©Pierre LAGRUE