Dictateur roumain. Président de la République de Roumanie de 1974 à sa mort
Nicolae Ceausescu, comme tous les dirigeants des démocraties dites populaires d’Europe de l’Est, utilisa le sport et les Jeux Olympiques comme vitrine de son régime. Mais il n’ambitionnait pas uniquement de glorifier la Roumanie à travers des succès sportifs frelatés. Il désirait aussi montrer son opposition au «grand frère» soviétique, et il se servit à plusieurs reprises des Jeux Olympiques dans ce but. Ainsi, Ceausescu monta en épingle le triomphe Nadia Comaneci aux Jeux de Montréal en 1976: il décora la toute jeune gymnaste, qui avait vaincu les Soviétiques, de l’ordre des héros socialistes, la plus haute distinction roumaine [bien sûr, par la suite, le Conducator fera vivre mille tourments à Nadia quand elle tentera de s’émanciper de sa tutelle]. En 1984, dès que l’U.R.S.S. décréta le boycottage des Jeux de Los Angeles, Ceausescu s’empressa de déclarer que la Roumanie participerait à ces Jeux, et ne répondrait pas à l’appel de Moscou. À cette occasion, Ceausescu fit coup double. Tout d’abord, il défia le Kremlin. Ensuite, en l’absence de la quasi-totalité des pays communistes, des places se libéraient sur les podiums; de ce fait, la Roumanie obtint son meilleur résultat aux Jeux Olympiques (53 médailles), pour la gloire de Ceausescu évidemment…
©Pierre LAGRUE
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