Athlète hongrois
Sándor Iharos a participé deux fois aux Jeux Olympiques (1952 et 1960), mais s’il figure ici au titre de l’olympisme inattendu, c’est pour l’édition de 1956, à Melbourne, à laquelle il ne participa pas. Sixième du 1500 mètres des Championnats d’Europe de 1954, remporté par le célèbre Britannique Roger Bannister, Sándor Iharos multiplie les exploits en 1955. Cette année-là, il bat six records du monde, du 1500 au 10000 mètres. Il reste à ce jour le seul athlète, avec l’illustre Finlandais Paavo Nurmi, à avoir détenu en même temps les records du monde des 1500, 5000 et 10000 mètres. Logiquement, il faisait figure de favori pour les Jeux Olympiques de Melbourne, en 1956. Mais, au moment du départ de la délégation hongroise pour l’Australie, l’Armée rouge réprimait l’insurrection populaire en Hongrie. Sándor Iharos embarqua donc, mais pas pour prendre part aux compétitions olympiques. Il fuyait la répression… Il gagna l’Australie mais, prétextant une blessure, il ne disputa pas les épreuves. Tout comme de nombreux compatriotes, Sándor ne rentrera pas dans son pays soumis au joug soviétique après les Jeux. Néanmoins, il ne demandera pas l’asile politique, craignant que sa famille, restée en Hongrie, soit victime de mesures de répression. Mais il ne retrouvera jamais la forme. Sándor Iharos, qui avait été éliminé en série qualificative dans le 1500 mètres des Jeux d’Helsinki en 1952, se classera dixième du 5000 mètres et onzième du 10000 mètres aux Jeux de Rome en 1960. Sándor Iharos n’a donc pas brillé aux Jeux, et c’est entre autres pour cela que l’olympisme inattendu le met à l’honneur.
©Pierre LAGRUE