Skieuse suédoise
Toini Gustafsson symbolise la réussite sportive du temps de l’amateurisme. En effet, elle partageait son temps entre les tâches ménagères, son métier de professeur d’éducation physique et l’entraînement. Toini Gustafsson fut ainsi, tout en discrétion, une des reines des Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble, en 1968, où elle domina les compétitions de ski de fond, s’adjugeant à trente ans trois médailles en trois courses. Toini Gustafsson remporta le 10 kilomètres, puis le 5 kilomètres en réalisant un véritable exploit : en retard sur la Soviétique Galina Kulakova à 1 kilomètre de l’arrivée, elle parvint à retourner la situation. Elle obtint encore la médaille d’argent dans le relais 3 fois 5 kilomètres. Toini Gustafsson, qui avait déjà remporté une médaille d’argent aux Jeux d’Innsbruck en 1964 (relais 3 fois 5 kilomètres) et trois médailles aux Championnats du monde, mit alors fin à sa carrière pour reprendre ses activités quotidiennes et professionnelles. À l’heure du professionnalisme qui caractérise le sport du XXIe siècle, l’histoire désuète de Toini Gustafsson mérite bien une mention au titre de l’olympisme inattendu.
©Pierre LAGRUE