Patineuse américaine
La patineuse artistique Tonya Harding est devenue mondialement « célèbre » peu avant les Jeux Olympiques de Lillehammer, en 1994. Six semaines avant la compétition, sa rivale américaine, Nancy Kerrigan, fut agressée par un « commando » et blessée au genou. Ce « commando » était commandé par le mari et entraîneur de Tonya Harding. Cette dernière nia toute implication dans cette affaire. Faute de preuves, elle fut autorisée à participer aux Jeux : déconcentrée, Tonya Harding tomba à plusieurs reprises durant le programme libre et ne prit que la huitième place de l’épreuve remportée par la jeune Ukrainienne Oksana Baïul, alors que Nancy Kerrigan, moins grièvement blessée qu’on ne le pensait, obtint la médaille d’argent. La suite de la vie de Tonya Harding ressembla à un roman noir : condamnée par la justice dans l’« affaire Kerrigan », exclue de la Fédération américaine de patinage, elle continua de défrayer la chronique. Ainsi, une vidéo hard de sa nuit de noces fut rendue publique. En 2003-2004, elle devint boxeuse, combattant sans grand succès. Elle apparut aussi dans quelques séries télévisées, puis tomba dans l’anonymat, exerçant divers métiers (soudeuse, peintre en bâtiment…). Elle sortit de cet anonymat en décembre 2017, grâce au cinéaste australien Craig Gillespie, qui tourna un biopic parodique consacrée à l’ancienne patineuse, I Tonya (Moi, Tonya). Ce pseudo-documentaire consacré à la « méchante » de l’histoire prend quelques libertés avec la vérité, mais il n’occulte pas le fait que Tonya Harding était issue d’une Amérique glauque, qu’elle fut battue par sa mère, puis abusée par son mari. Margot Robbie, qui campe une Tonya Harding plus grossière que l’originale, fut nommée aux oscars pour ce rôle.
©Pierre LAGRUE